Interview
Autonomie alimentaire : un exemple made in Burkina
Par
Anne-Cécile Huprelle -
Publié en mai 2020
Les récentes fermetures des frontières liées à la crise sanitaire ont revivifié les débats sur les dépendances aux importations et les capacités de production. Comment garantir un accès de proximité aux denrées alimentaires ? Les fermes de l’association Béo-neere, au cœur du Sahel burkinabè offrent une réponse à cette question cruciale. Explications d’ Abdoul Razack Belemgnegré, directeur du centre agroécologique « Béo-neere » à Ouagadougou.
Beaucoup disent que le « monde d’après le Corona », c’est avant tout le retour d’une production et d’un commerce « à échelle humaine ». C’est le sens de votre action depuis 2013. Que peut-on en apprendre ?
Que l’autosuffisance alimentaire résout bien des problèmes ! Je prends l’exemple de notre ferme de deux hectares, à Roumtenga, en périphérie de Ouagadougou. Grâce à nos produits bio, vendus en circuit court, nous avons pu nous adapter à une situation critique et approvisionner les villages et les familles de notre région en produits frais. Vous savez, nous sommes avant-gardistes. Dans notre pays, près de 80% de la population subsiste grâce à l’agriculture. Et beaucoup de Burkinabè sont très pauvres. C’est pour cela que l’association Béo-neere (« avenir meilleur », en moré) a été créé il y...