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DÉMOGRAPHIE, CLIMAT : LE DÉBAT ESSENTIEL

Par zlimam - Publié en janvier 2018
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La population du continent devrait atteindre 1,3 milliard d’habitants à la fin de l’année prochaine. Un chiffre loin d’être stabilisé. Mortalité en baisse, fécondité qui reste forte, en tous les cas qui diminue nettement moins vite que partout ailleurs dans le monde : d’ici à 2050, la population de l’Afrique devrait doubler, atteignant ainsi 2,6 milliards de personnes, avant de s’établir à… 4 milliards vers 2100 ! Ces chiffres assez stupéfiants auront un effet direct sur les perspectives de développement du continent et sur la théorie de l’émergence. Si la croissance globale restera dynamique, elle ne sera probablement pas assez élevée pour absorber l’augmentation massive du nombre d’Africains et dégager des soldes nets positifs rapides. Le revenu par habitant aura donc tendance à décroître ou à stagner. Sans parler des impératifs que cette natalité fera poser sur les budgets nationaux en termes d’éducation, de santé. Et qu’il faudra d’une manière ou d’une autre fournir des emplois à ces centaines de millions de nouveaux jeunes. Les dix pays africains qui pourraient voir leur population quintupler dans le siècle font partie aussi des pays les moins développés au monde. Ce boom de population sera donc l’immense défi des années à venir, tant sur le plan social, que sur le plan de la stabilité des systèmes politiques.
Le débat, loin de tout « complotisme malthusien », doit donc émerger. L’idée n’est pas de dépeupler le continent, mais d’adapter l’accroissement de la population à celui des richesses pour que les Africains vivent mieux. En matière démographique, l’inertie est forte. Changer les comportements prend du temps. Et les résultats n’interviennent qu’à long terme. Aujourd’hui, la modification substantielle à la baisse du rythme d’accroissement de la population ne donnerait de véritables effets que vers la fin du siècle… Mais il faut s’y mettre. Ouvrir le débat sur la contraception généralisée, le planning familial, la limitation des pratiques polygames, l’éducation des filles et l’insertion des femmes dans le travail formel… Le débat démographique est d’autant plus crucial qu’il rejoint l’exigence écologique. Comme l’a re-souligné le One Planet Summit, qui s’est tenu à Paris le 12 décembre dernier, l’Afrique sera durement touchée par le réchauffement climatique. Les conditions naturelles risquent d’être bouleversées au cours des décennies à venir, impactant la création de richesses, la productivité des sols, la durabilité de l’habitat urbain ou rural. Le futur n’est pas écrit d’avance, l’Afrique a des capacités d’adaptation, mais il faudra prendre à bras-le-corps des questions qui heurtent souvent les traditions et les cultures.