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Palmarès

Cannes 2021 :
une palme française en titane, mais des prix parallèles pour le continent

Par Jean-Marie Chazeau - Publié en juillet 2021
envoyé spécial
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le film Titane, Palme d'or 2021
Le film Titane, Palme d'or 2021. DIAPHANA DISTRIBUTION 

Sur 135 films, toutes sélections confondues, 2 longs-métrages tournés en Afrique ont reçu un prix, même si l’un d’eux a raté la Palme d’or.

C’est avec son suintant et très énervé TITANE que Julia Ducournau a remporté la Palme 2021, le président du jury Spike Lee expliquant après la cérémonie qu’il avait été conquis par la folie de la réalisatrice française… Avec son deuxième film, elle décroche le gros lot et devient ainsi la deuxième femme seulement, en 74 éditions, à recevoir la récompense suprême. Titane est traversé par un discours féministe rageur, beaucoup d’hémoglobine et d’huile de vidange, et pas mal d’incohérences scénaristiques, mais l’audace de la cinéaste et l’air du temps lui ont permis d’emporter la mise.

Un Prix du cinéma positif pour le Maroc

Film de Nabil Ayouch
        DR

​​​​​​​Il y avait pourtant une femme très remontée et une belle solidarité féminine dans le Lingui du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, et de jeunes rappeuses volontaires et frondeuses dans le Haut et fort du Franco-Marocain Nabil Ayouch, mais ils ont pu paraître moins audacieux formellement dans la filmographie de ces deux grands réalisateurs du continent. Le second, tourné à Casablanca, a tout de même reçu un trophée en dehors de la compétition officielle : le Prix du cinéma positif. « Nous avons récompensé "Haut et fort" de Nabil Ayouch car le sujet du film lui-même tourne autour de la notion d'éveil des consciences, ici de la jeunesse marocaine, et d'être ainsi au service des générations futures. C'est l'essence même de ce que nous défendons, en soutenant des films engagés, lanceurs d'alertes ou qui font réfléchir », a expliqué Sam Bobino, délégué général de la Semaine du cinéma positif, organisée depuis 2016 sous les auspices du Festival de Cannes, par l’Institut de l’économie positive et le Centre national du cinéma.

Un film égyptien consacré par la Semaine de la critique

 Feathers, Grand prix de la semaine de la critique
 Feathers, Grand prix de la semaine de la critique. DR

Un autre cinéaste africain a été récompensé dans l’une des prestigieuses sélections parallèles : l’Égyptien Omar El Zohairy a ainsi reçu le Grand Prix de la Semaine de la critique pour Feathers. Dans cette étonnante comédie absurde et grinçante, souvent déroutante, un mari est transformé en poule par un magicien maladroit lors d’une fête d’anniversaire, dans un logement misérable. Sa femme va devoir s’adapter et finir par exister par elle-même. Le film a également reçu le Prix Fipresci de la critique internationale. Lui aussi est porteur d’un message sur la place des femmes dans nos sociétés patriarcales… rejoignant ainsi, mais de façon plus loufoque et subtile, la rage de la réalisatrice de Titane.