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C'est comment ?

Culture vive !

Par Emmanuelle Pontié - Publié en février 2021
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​​​​​​​Quand le monde de la culture pleure à chaudes larmes en Occident, à coups de salles fermées, de tournées annulées et de festivals reportés sine die, l’Afrique, elle, avance. Comme si la musique et les arts vivants étaient, quelque part, des valeurs inaliénables. Comme si la culture était bien loin d’être une simple cerise sur le gâteau dans des pays où manger à sa faim passerait avant tout, selon les dires de la plupart des « spécialistes », qui se trompent… Le chanteur ivoirien Meiway se produisait à Yaoundé mi-janvier. De nouveaux albums sortaient fin décembre chez Fally Ipupa ou Singuila. Ou encore fin janvier au Ghana, au Bénin, au Malawi, avec des labels et des groupes locaux comme Alostmen, BIM ou le Madalitso Band. Des séries et des longs-métrages se tournent à Dakar…

Bref, la culture avec un grand « C » garde la tête hors de l’eau avec un certain brio, contrairement à ce qu’il se passe dans les pays européens notamment, où de confinement en confinement, elle reste reléguée en « secteur non essentiel ». Avec les questions ouvertes que l’on connaît, comme « Aller chez le coiffeur est-il plus vital que d’aller au cinéma ou au théâtre ? », etc.

Et quand rien n’est possible, les artistes africains s’adaptent, intègrent les nouveaux moyens de communication, DOM.à l’instar de la star béninoise Angélique Kidjo, qui donnait un concert en ligne fin janvier. Idem pour pas mal de célébrités locales,qui multiplient les happenings et autres vidéos novatrices sur le Net, quand hier, certaines d’entre elles ne se servaient pratiquement pas de l’outil en question, sauf pour leurs clips. Finalement, le monde de la culture africaine pâtit seulement des restrictions rencontrées lorsque la carrière de l’un des siens dépend de l’Occident pour une tournée, un enregistrement, un spectacle.​​​​​​​

On peut y voir la nouvelle preuve d’un bon sens local, d’une capacité de résilience étonnante et d’adaptation heureuse aux situations de déconfiture mondiale… Et surtout, un goût pour les arts vivants définitivement ancré, prouvé et drôlement réjouissant. Bravo ! 

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