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Perspectives

Et si c’était la fin de l’Ethiopie ?

Par Cédric Gouverneur - Publié en avril 2021
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La capitale,Addis-Abeba,symbole de l’émergence économique du pays. SHUTTERSTOCK

Le géant africain s’enlise dans la crise du Tigré. Et les forces centrifuges historiques, ethniques, régionales pourraient accélérer les fractures. Sans compter l’implication de l’Érythrée...Le deuxième pays le plus peuplé du continent doit impérativement réformer son modèle institutionnel, son vivre ensemble pour éviter le crash.

L’histoire comptabilisera peut-être le conflit au Tigré, qui menace d’entraîner la dislocation de tout l’édifice éthiopien, dans la longue liste des conséquences géopolitiques de la pandémie de Covid-19. Il y a un an, les autorités fédérales prenaient prétexte des mesures sanitaires afin de reporter les élections, initialement prévues en mai 2020. Mais la tenue des scrutins était compromise avant même la pandémie, en raison de l’accumulation des violences politiques, motivées par les rivalités ethno-nationalistes. Révolte des Oromos, groupe ethnique (un tiers des 110 millions d’Éthiopiens) qui s’estime depuis toujours méprisé par le pouvoir central – qu’il soit monarchique, communiste ou fédéral. Tentative de coup d’État, en juin 2019, de nationalistes amharas (30 %), nostalgiques de l’Empire renversé en 1974. Et enfin, attaque du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), représentant la minorité tigréenne (6 %) : ce fer de lance de la lutte armée contre le régime de Mengistu (1974-1991) a dominé les instances dirigeantes pendant près de trente ans. Jusqu’à ce que le nouveau Premier ministre, Abiy Ahmed, l’en écarte sans ménagement en 2018. 

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