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Photos

Une image vaut mille mots

Par CATHERINE FAYE - Publié en juin 2021
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Phindile I, Paris, 2014. ZANELE MUHOLI, COMMISSIONED BY AND COURTESY OF AUTOGRAPH ABP, LONDON - ZANELE MUHOLI, COURTESYOF STEVENSON GALLERY, CAPE TOWN/JOHANNESBURG, AND YANCEY RICHARDSON GALLERY, NEW YORK (2)

Avec sa série d’autoportraits, la militante sud-africaine ZANELE MUHOLI, engagée auprès des communautés LGBTQ+, frappe fort.​​​​​​​

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ZaKi, Kyoto, 2017. ZANELE MUHOLI, COMMISSIONED BY AND COURTESY OF AUTOGRAPH ABP, LONDON - ZANELE MUHOLI, COURTESY OF STEVENSON GALLERY, CAPETOWN/JOHANNESBURG, AND YANCEY RICHARDSON GALLERY, NEW YORK (2)
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Ntozakhe II, Parktown, Johannesbourg, 2016, ​​​​​​​​​​​​ZANELE MUHOLI, Somnyama Ngonyama : Salut à toi, lionne noire !, Delpire and Co, 212 pages, 72 €.

ELLE SE BAT CONTRE LES PRÉJUGÉS à coups de clichés. Des portraits en noir et blanc, charbonneux, cireux. Où une paire d’yeux au blanc immaculé, quasi exorbités, captive le spectateur. Comme si elle transperçait la photographie. Un regard qui semble traduire les mots de l’écrivaine afro-américaine Maya Angelou : « Il n’est pire souffrance que de garder en soi une histoire jamais racontée. » Celle que nous narre, au fil de son œuvre audacieuse, l’activiste sud-africaine, engagée de longue date contre l’homophobie et la haine raciale, met en scène une diversité d’identités, comme celles qui la définissent : noire, lesbienne, zouloue… Après avoir longtemps photographié ses semblables, au sein des communautés noires lesbiennes, gays, bi, trans ou intersexes, Zanele Muholi s’était lancée en 2017 dans une série d’autoportraits,365 en tout, qui questionnent la représentation du corps noir, l’injustice et la place de la femme noire dans la société d’aujourd’hui. Récemment consacrée à la Tate Modern, à Londres, et bientôt à la Maison européenne de la photographie, à Paris, elle publie aujourd’hui sa première monographie en français. À bientôt 50 ans, cette guerrière affirme plus que jamais sa force et sa liberté. Et son talent crève les yeux.