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FEMMES

La parité en marche

Par - Publié en avril 2016
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En politique comme dans l’administration,elles occupent de plus en plus de postes à responsabilités.

Mise élégante et maquillage soigné, Alice Sadio a ce regard vif qui trahit la femme de caractère. Le verbe posé mais ferme, elle respire le leadership et la conviction. Opposante de toujours, elle a forgé ses armes dans le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, avant de migrer à l’Alliance des forces progressistes (AFP) de Bernard Muna, dont elle a été élue le 12 décembre 2015 présidente. Elle est le porte-étendard de cette nouvelle génération de femmes politiques qui ne se contentent d’occuper les seconds rôles pour colorer les états-majors des partis politiques. Tout comme Edith Kahbang Walla, candidate malheureuse à la présidentielle de 2011 mais forte tête réputée, qui est elle aussi passée par la case SDF avant de diriger son nouveau mouvement, le Cameroon People’s Party (CPP). En février, elle a pris la tête d’une coalition de mouvements politiques pour dire non à une présidentielle anticipée que les cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir appellent de tous leurs vœux.

Une dynamique qui n’est pas pour déplaire à Justine Diffo Tchunkam, coordinatrice du réseau More Women in Politics. Son credo : travailler à l’instauration de la parité hommes-femmes dans ce domaine. Son organisation s’attache à contribuer à l’amélioration du leadership des femmes, en travaillant au renforcement des compétences féminines et à la socialisation politique des femmes et des filles à travers des sessions de formation.

PRISE EN COMPTE DU GENRE

Une lutte qui n’est pas vaine, puisque les dernières élections parlementaires ont vu le nombre des femmes députées passer de vingt-cinq à cinquante-six, tandis que vingt autres faisaient leur entrée dans le Sénat nouvellement créé. Cette progression est surtout le fait de la loi électorale qui, en exigeant la prise en compte du genre dans la constitution des listes, a contraint les candidats à y intégrer davantage de femmes. Pour le gouvernement, ces indicateurs montrent que la prise en compte du genre balise le chemin de la parité : « Les femmes sont présentes dans presque toutes les institutions de la République, dans la haute administration civile et militaire, ainsi que dans les services diplomatiques », explique la ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa. Bien qu’il reste du chemin à parcourir, leur insertion dans la prise de décisions est devenue, en un peu plus d’une décennie, une réalité qui transforme le paysage politique, et qui montre la détermination des pouvoirs publics à accélérer le processus d’instauration de l’égalité des sexes. »

Pour y parvenir, l’éducation reste un outil indispensable. L’indice de parité filles-garçons est ainsi passé de 94 filles scolarisées pour 100 garçons en 2001 à 99 filles pour 100 garçons en 2010, tandis que la proportion des filles achevant le cycle primaire a grimpé de 49,8% à 66,4% sur la même période.