Aller au contenu principal

Le couscous, graines de concorde

Par Frida Dahmani - Publié en avril 2019
Share

C’est le plat emblématique, historique, mémoriel, quasi philosophique du Maghreb. D’une nation à l’autre, d’une ville à l’autre, d’une famille à l’autre, la compétition est féroce. Et pourtant, il s’apprête à rejoindre la grande famille du patrimoine mondial de l’Unesco. Avec une candidature commune des cinq pays… Incroyable ! 

En 2016, l’Algérie avait frôlé la crise diplomatique et pris de court les pays voisins en proposant l’inscription du couscous au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. « Cela ne va pas plaire à nos amis », avait glissé un haut responsable algérien en faisant allusion aux Tunisiens. Il ne pensait pas si bien dire. Venue aussi du Maroc et de la Mauritanie, la levée de boucliers a été générale. Une situation qui aurait pu passer inaperçue si elle avait eu un autre objet mais, au Maghreb, on ne touche pas au couscous, érigé en plat national aussi bien en Tunisie, au Maroc, en Mauritanie et bien sûr en Algérie. Cette dernière avait aussi irrité son voisin marocain en se proposant d’inscrire le raï et la musique gnaoua à son propre patrimoine. Des sujets qui fâchent et attisent les rivalités mais, dans une région qui cherche à se préserver des conflits, la...
Abonnez-vous
pour accéder à l'intégralité de l'article