Aller au contenu principal
INFRASTRUCTURES

Les projets se concrétisent

Par - Publié en avril 2016
Share

Grâce aux grandes réalisations, le pays entre dans la compétition mondiale.

La bataille avait été âpre pour le contrôle tant convoité des terminaux du port ultramoderne de Kribi. C’est donc avec satisfaction que le groupe Bolloré a accueilli le 26 août 2015 sa désignation comme adjudicataire de l’exploitation du terminal à conteneurs de ce port en eau profonde (16 mètres de tirant d’eau), construit par l’État camerounais avec la coopération chinoise. « Nous sommes fiers de la confiance accordée au groupement Bolloré Africa Logistics/CMA CGM/CHEC. Grâce à son savoir-faire maritime, portuaire et logistique, celui-ci va permettre à la plate-forme de Kribi de jouer son rôle d’accélérateur de croissance pour le Cameroun et la région », s’est réjoui Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Africa Logistics. Pour remporter la mise, Bolloré, leader des partenariats public-privé dans le secteur en Afrique et opérateur logistique de premier plan, présent sur le continent depuis cinquante ans, a formé un groupement avec le troisième armateur mondial CMA CGM et le groupe chinois de BTP CHEC (China Harbour Engineering Company Ltd), qui a opéré la construction de la première phase du port, soit 350 mètres de quais et 15 mètres de profondeur, afin d’accueillir de bateaux de grande capacité (jusqu’à 8 000 conteneurs). « Cette infrastructure de premier plan irriguera la région de nouveaux corridors logistiques grâce à des connexions directes entre le port de Kribi, le rail et la route, véritables locomotives du développement, explique M. Labonne. Selon le souhait des autorités, Kribi sera aussi un hub de transbordement portuaire. C’est tout un pays, et au-delà une région, qui verra leur croissance et leur développement s’accélérer et prendre un nouvel élan. » Le terminal polyvalent du même port ayant été concédé au français Necotrans, les deux opérateurs annoncent la création de quelque 600 emplois.

Il s’agit donc d’une première concrétisation du programme visant à doter le Cameroun d’infrastructures modernes pour transformer l’économie et la rendre plus compétitive. Cette future plate-forme permettra à la fois de décongestionner le port saturé de Douala et d’acheminer les productions minières du sud du pays et du nord du Congo.

PÔLE RÉGIONAL

La zone de Kribi concentre un nombre important de grandes réalisations. Un investissement de 173 milliards de francs CFA avait ainsi permis d’implanter en 2013 une centrale électrique d’une capacité initiale de 216 mégawatts (MW), alimentée au gaz naturel par la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et administrée par Kribi Power Development Corporation (KPDC). Sa capacité de production devrait être portée à 330 MW pour une mise supplémentaire de 65 milliards de francs CFA. Comme le barrage de Lom Pangar, en cours d’achèvement et dont la première mise en eau a déjà eu lieu, et celui de Mékin, déjà en production, cette centrale à gaz permet de réduire le déficit énergétique, avec pour but, selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Basile Atangana Kouna, d’éliminer les délestages dans les quatre ans à venir : « Le déficit est en train de se résorber. Aujourd’hui, notre principale difficulté, c’est le transport de l’électricité. Dans ce but, le chef de l’État a signé, le 8 octobre dernier, un décret pour la création de la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel). Nous avons élaboré un plan de développement du secteur de l’électricité avec l’ambition de porter la capacité actuelle à 2 000 MW d’ici à 2020. L’objectif est d’avoir un taux de desserte de presque 100 % à l’horizon 2035. »

Le chantier d’autoroute entre les deux principales villes du pays, ajouté à celui de Yaoundé-Nsimalen, marque un saut qualitatif dans le maillage du territoire. Le plan d’urgence pour l’accélération de la croissance lancé l’an dernier par le chef de l’État prévoit d’ailleurs la construction de vingt voies de désenclavement (deux par région) d’ici à 2017, en plus de celles déjà prévues dans le budget-programme en cours d’exécution. De quoi accroître significativement le réseau, qui compte actuellement 250 000 kilomètres de routes dont près de 5 200 kilomètres déjà bitumés. Le gouvernement vise aussi à ouvrir le Cameroun vers les pays frontaliers. Les routes reliant Bamenda (Cameroun) et Enugu (Nigeria, soit 450 kilomètres), et Sangmelima (Cameroun) et Ouesso (Congo, soit 650 kilomètres) permettront ainsi au pays, souvent décrit comme le grenier de l’Afrique centrale, d’être relié à ses voisins.

En cette période de grands chantiers, le secteur sportif est assurément celui qui concentrera le plus de projets à réaliser dans un laps de temps court : stades, équipements technologiques et sites d’hébergement sont en cours de construction. Objectif : la Coupe d’Afrique des nations 2019.