Miné par les conflits, la violence, la corruption, le pays devrait voter le 23 décembre... Un obstacle qui paraît infranchissable. Et alors que tout est à reconstruire.
Rien d’étrange à ce que les leaders religieux soient fortement impliqués dans la vie sociopolitique de la République démocratique du Congo. Il en est ainsi depuis la période précoloniale du pays. La puissante Église catholique et ses dirigeants ont souvent été impliqués dans l’étouffement de tout chaos qui couvait. Pas toujours avec succès, mais les politiciens avaient tendance à les écouter, au moins pendant un temps. Les chefs religieux ont joué un rôle important dans la Conférence nationale souveraine de 1990, qui visait à réintroduire la politique multipartite et à mettre fin à deux décennies de dictature de Mobutu. Ils ont également suivi de près, entre 2001 et 2003, le dialogue intercongolais de Sun City, en Afrique du Sud, qui installait, pour la première fois dans l’histoire de la politique en Afrique, quatre vice-présidents, visant à surmonter les divisions traditionnelles du pays et à inaugurer un véritable fonctionnement démocratique. Ce nouveau système tendait à apaiser les divisions dogmatiques qui ont entaché le tissu de la société et ainsi éloigné les chefs religieux. Mais cela n’a duré qu’un temps, car ces derniers devaient resurgir au centre de la vie politique de leur cher pays pour éviter qu’il ne sombre dans les abysses d’une crise politico- humanitaire. Leur dernière implication a fait naître un Rien d’étrange à ce que les leaders religieux soient fortement impliqués dans la vie sociopolitique de la République démocratique du Congo. Il en est ainsi depuis la période précoloniale du pays. La puissante Église catholique et ses dirigeants ont souvent été impliqués dans l’étouffement de tout chaos qui couvait. Pas toujours avec succès, mais les politiciens avaient tendance à les écouter, au moins pendant un temps. Les chefs religieux ont joué un rôle important dans la Conférence nationale souveraine de 1990, qui visait à réintroduire la politique multipartite et à mettre fin à deux décennies de dictature de Mobutu. Ils ont également suivi de près, entre 2001 et 2003, le dialogue intercongolais de Sun City, en Afrique du Sud, qui installait, pour la première fois dans l’histoire de la politique en Afrique, quatre vice-présidents, visant à surmonter les divisions traditionnelles du pays et à inaugurer un véritable fonctionnement démocratique. Ce nouveau système tendait à apaiser les divisions dogmatiques qui ont entaché le tissu de la société et ainsi éloigné les chefs religieux. Mais cela n’a duré qu’un temps, car ces derniers devaient resurgir au centre de la vie politique de leur cher pays pour éviter qu’il ne sombre dans les abysses d’une crise politico- humanitaire. Leur dernière implication a fait naître un nouveau chapitre de l’intervention sécuritaire défiant toute raison.
Car malheureusement, cette démocratie issue du dialogue intercongolais, dans une nation de près de 79 millions d’habitants, surnommée par euxmêmes « scandale géologique » à cause de son immense richesse minérale, n’a été qu’une succession de rêves brisés. La RDC est le deuxième plus vaste pays du continent (2 344 858 km2) après l’Algérie, et se targue d’offrir le cinquième plus grand gisement de diamants au monde. Il dispose également de larges réserves d’or, de cobalt, de cuivre, de nickel et d’un métal rare, la cassitérite, utilisée dans la fabrication des téléphones portables. Marie-Ange Mulumba, une femme d’affaires diamantaire à Mbuji Mayi, a dit de la richesse minérale du pays : « Si seulement nous avions utilisé sagement nos minerais, nous aurions vécu dans un paradis sur terre, mais ici au Congo, nous sommes dans un enfer perpétuel. » Le barrage hydroélectrique d’Inga, construit sous le régime de l’ancien président Mobutu Sese Seko, au point mort depuis des décennies, est un autre scandale énergétique. Le jour où il sera entièrement opérationnel, il pourra fournir 4 500 mégawatts d’électricité qui non seulement alimenteront toute la RDC mais seront également exportés vers la Namibie, l’Angola, le Botswana et l’Afrique du Sud… La RD Congo, c’est aussi l’histoire d’une immense tragédie nationale, avec une succession de guerres, et surtout, un conflit majeur embrasant la région, entre 1998 et 2003, impliquant une dizaine de pays africains, provoquant un nombre de victimes estimées entre 1 et 5 millions de personnes. Le cataclysme le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale…
La RD Congo, c’est aussi la présence de la plus importante et la plus onéreuse force des Nations unies : 18 000 militaires, 4 000 civils. Dix provinces sur 26, selon le magazine britannique The Economist, sont en situation de crise armée intérieure, avec la présence de milices hors de contrôle. On estime que 2 millions de Congolais ont quitté leurs lieux de vie l’année dernière, portant le nombre de réfugiés à près de 4,5 millions. En dehors de Kinshasa (voir p. 38), de Lubumbashi – et encore, tout est relatif –, l’État se délite, laissant par ailleurs les pilleurs de tous acabits dévaster les immenses ressources naturelles congolaises. En marge des querelles de politiciens dans la capitale, on a assisté à une réapparition des combats interethniques qui ont duré près de deux décennies dans la région orientale de l’Ituri, entre les communautés hema et lendu. Des milliers de personnes ont fui vers l’Ouganda voisin, laissant derrière elles leurs maisons incendiées, leurs terres agricoles détruites et leur bétail volé. Le conflit entre les deux communautés qui vivent côte à côte a fait plus de 10 000 victimes depuis que la violence a éclaté en 1999. Sur un autre front, les milices armées ont poursuivi leurs activités dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.